29 janvier 2022

Louis Félix ABEL (1878-1953)

Louis Félix ABEL à l’état civil, père Félix-Marie en religion, fils de Jean Antoine ABEL, tailleur d’habits âgé de 36 ans et de Marie Élisa REVOL, ménagère âgée de 27 ans, naquit le dimanche 29 décembre 1878, à 04h00, dans la maison parentale située à Saint-Uze (Drôme).
Ses parents s’étaient mariés le vendredi 30 avril 1869 à Hauterives (Drôme), village de naissance de sa mère qui est issue d’une famille de cultivateurs. Il est le quatrième d'une fratrie de cinq garçons :

  • Joseph Amédée, né le 13 mars 1870, célibataire, prêtre, mort à l'âge de 60 ans
  • Marius Auguste, né le 22 septembre 1872, mort à l'âge de 6 mois
  • Jean Marie Léon, né le 12 octobre 1875, marié, tailleur d'habits, mort à l'âge de 35 ans
  • Louis Félix, (ci-dessus)
  • Pierre Henri, né le 12 janvier 1882, célibataire, prêtre, mort à l'âge de 63 ans
Joseph Amédée et Pierre Henri deviendront prêtres pour le diocèse de Valence, et seul Jean Marie Léon choisira la voie du mariage et reprendra le métier de son père. Marius Auguste, le cadet, rejoindra le ciel à l’âge de seulement 6 mois.

Père Félix-Marie ABEL

Alors que Louis Félix n’était âgé que de 10 ans, son père, né de père inconnu, meurt à l’âge de 47 ans. À 18 ans, il entre comme novice chez les frères dominicains de la province de Toulouse, au monastère de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, le 1er février 1897.
Un an plus tard, le 13 février 1898, c’est à Jérusalem, en terre d’Israël, qu’il fera sa profession simple, puis le 17 février 1901, sa profession solennelle. La même année, en France, son frère Jean Marie Léon se mariait, et de cette union naîtront trois enfants, dont un futur prêtre : Pierre Léon Félix ABEL.

À 23 ans, père Félix-Marie fut ordonné prêtre, le 22 février 1902, toujours à Jérusalem, terre qu’il aimait tant, qu’il y consacrera sa vie. En effet, son arrivée en Terre Sainte fut organisée par le père Marie-Joseph LAGRANGE en personne, qui fit de lui l’un des cinq piliers de ce qui deviendra l’École Pratique d’Études Bibliques, qu’on renomma en 1920 : l’École Archéologique Française de Jérusalem.

La Première Guerre Mondiale

Le père Félix-Marie est tout à gauche - 1914 - Photo du site Mémoire de la Drôme

En 1914 éclate la Première guerre Mondiale, et le père Félix-Marie rentre donc en France pour répondre à la mobilisation. 
En 1915, il est blessé au pouce droit par suite d'un éclat d'obus.
Grâce à sa fiche militaire, nous apprenons qu'il a été infirmier et nommé interprète stagiaire (langues orientales) de l'armée territoriale pour toute la durée de la guerre.
Le 19 juin 1918, il est affecté à l'Etat-Major du détachement Français de Palestine en Syrie en vue d'être adjoint au Haut-Commissaire de la République en Palestine

Il reçut la médaille Croix de guerre avec étoile de Bronze ainsi qu'une citation à l'ordre du Régiment :

"Excellent soldat autant que brave brancardier, a toujours été volontaire pour exécuter des missions difficiles et dangereuses - a été blessé pendant le combat de Champagne en accomplissant une mission qui lui avait été confiée" 

AD Drôme - Fiche militaire du père Félix-Marie ABEL

Nous avons également la liste de ses différents lieux de Résidence : 

- En juillet 1902 à Saint-Uze (Drôme) où il est en congé
- En octobre 1902 à Jérusalem au Couvent de Saint-Etienne
- En 1909 à Jérusalem à l'Ecole Biblique
- En 1911 et 1913 à Saint-Uze (Drôme) chez M. PACENT

Père Félix-Marie avec son brassard d'aumonier - Guerre 1915 - Photo du site Mémoire de la Drôme

Le père Félix-Marie ABEL se spécialisa dans l’étude de l’Histoire et de la Géographie de la Palestine, domaine qu’il maîtrisait si bien qu’il se fit une grande réputation dans le monde savant. Au sein de l’école, il sera professeur de Géographie de 1905 à 1953 et mènera également plusieurs expéditions archéologiques, entre autres, autour de la mer Morte.

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont :

  •  Une croisière autour de la mer Morte (1911)
  • Bethléem, le sanctuaire de la nativité (1913)
  • Emmaüs, sa basilique et son histoire (1932)
  • Géographie de la Palestine - Tome I et II (1933 et 1938)
En 1940, le pape Pie XII le nomme consulteur de la Commission biblique  pontificale. 
Prêtre, dominicain, archéologue, géographe et puis peintre à ses heures, la vie de ce drômois de naissance fut sans nul doute bien remplie et sous la protection de la Très Sainte Vierge Marie, que les religieux dominicains vénèrent tout particulièrement, eux qui ont toujours un Rosaire accroché à leur ceinture.
Le père Félix-Marie ABEL dans son bureau à Jérusalem - Source Wikipedia

C'est à Jérusalem, sur cette terre chargée de tant d’Histoire, que repose le corps du père Félix-Marie ABEL, endormi dans l'Espérance de la Résurrection, le mercredi 24 mars 1953,  à l’âge de 74 ans. 


Voir son arbre généalogique : Cliquez ici
Sources :
- Archives départementales de la Drôme (vous trouverez les liens vers les sources précises sur l'arbre généalogique)
Le site de la BNF
- Dictionnaire biographique des frères prêcheurs [en ligne]
- Site internet Marie-Joseph LAGRANGE (pour la première photo)


28 janvier 2022

Liste des religieux par ordre alphabétique

  Liste des religieux du département de la Drôme (26) par ordre alphabétique.

-A-

- ABEL Louis Félix


-B-

BREYNAT Gabriel Joseph Élie 

Liste des religieux par ordre chronologique

 Liste des religieux du département de la Drôme (26) par ordre chronologique de naissance : 


  • 1867
BREYNAT Gabriel Joseph Élie

Gabriel Joseph Élie BREYNAT (1867-1954)

Gabriel Joseph Élie BREYNAT, dit Monseigneur Gabriel BREYNAT, fils d'Antoine Élie BREYNAT, facteur rural âgé de 30 ans et de son épouse Marie Philomène LARAT, couturière âgée de 20 ans, naquit le dimanche 06 octobre 1867, à 06h00 à Saint-Vallier (Drôme), le jour de la fête de Notre-Dame du Rosaire. Il est le deuxième d'une fratrie de quatre enfants :

  •  Marie Joseph Antoine, né le 07 mars 1865, prêtre
  • Gabriel Joseph Élie (ci-dessus)
  • Philomène Marie Louise, née le 08 novembre 1870, célibataire, morte à  22 ans
  • Louis Joseph Mamert , né le 27 octobre 1877, mort à l'âge de 3 mois

Mgr Gabriel BREYNAT en tenue d'évêque

Baptisé le 11 octobre 1867, Gabriel reçoit la première communion le 11 mai 1878 et 10 ans plus tard, en 1888, il entre comme novice chez les missionnaires oblats de Marie Immaculée, en Isère, avant d'y prononcer ses vœux religieux le 24 mai 1889.

C'est à Liège, en Belgique, qu'il fut ordonné prêtre le 21 février 1892, par Mgr Émile GROUARD et, deux mois plus tard, il arrivait dans le grand nord Canadien où il fut missionnaire auprès d'une tribu nommée « les mangeurs de Caribou ». À peine été t-il installé, que de tristes nouvelles lui parvinrent de France ; il apprend la mort de son père (55 ans), survenue le 23 août 1892, et l'année suivante, celle de sa mère (47 ans) le 17 septembre, puis de sa sœur le 23 septembre.

Le 31 juillet 1901, Gabriel est nommé  vicaire apostolique de Mackenzie et évêque titulaire d'Adramyttium, toujours au Canada et son ordination épiscopale eu lieu le 06 avril 1902. Le 12 janvier 1932 il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur et reçoit la médaille des mains de M. Paul  SUZOR, consul de France à Vancouver (Canada). Sa dernière nomination sera au poste d'archevêque titulaire de Garella (Canada), le 11 décembre 1939.

Mgr Gabriel BREYNAT portant la médaille
de la Légion d'honneur - Carte postale

Véritable missionnaire passionné et apprécié, il fera de très nombreux trajets en traîneau, dont le premier faillit lui coûter la vie … 

 Alors qu'il avait 280 km à parcourir en plein hiver pour participer à une retraite, ses pieds, mal équipés, eurent bien du mal à supporter les -45 à -55°C, tant et si bien qu'au septième jour, l'évêque pétrit de froid, était incapable de se tenir debout… Grâce aux autochtones qui l'accompagnaient, il n'en ressortira finalement, au bout du voyage, qu'avec seulement un orteil gangrené, devenu noir et qu'il du amputer.  Loin de décourager ce zélé serviteur de Dieu, il refera 45 fois la traverser du lac glacé d’Athabaska, dont 23 fois en raquettes.
Malgré les températures extrêmes et les famines présentes dans ces lointaines contrées, rien ne put empêcher sa Mission d'annoncer l'Évangile, et des milliers de « mangeurs de Caribou » furent baptisés dans la foi catholique.

Surnommé l'évêque du vent, c'est en France qu'il s'endormit dans l'Espérance de la Résurrection, le mercredi 10 mars 1954, dans la ville d'Écully (Isère), âgé de 86 ans.

Mgr BREYNAT au Canada, carte postale


Voir son arbre généalogique : Cliquez ici
Sources : 
- Archives départementales de la Drôme (vous trouverez les liens vers les sources précises sur l'arbre généalogique) 
- Archives Nationales
- catholic-hierarchy.org
- Wikipedia

08 avril 2021

Rosine Marie Magdeleine MONTEILLET (1875-1965)

 Rosine Marie Magdeleine MONTEILLET, dite Marie ou mère Mère Anselme en religion, fille de Jean Louis MONTEILLET, cultivateur âgé de 34 ans et de son épouse Jeanne Marie MEGE, cultivatrice âgée de 26 ans, naquit le mercredi 03 novembre 1875, à 17h00, dans la commune drômoise de Jansac (Désormais Recoubeau-Jansac), où résident ses parents.

Mère Anselme | source photo : Coll. Yad Vashem
crédit photo : D.R.

Les époux MONTEILLET se marièrent le mardi 25 janvier 1870 à Jansac (Drôme) et eurent ensuite neuf enfants, dont Marie est la quatrième :
  • Marie Sylvanie Valéry, née le 08 mars 1871 et morte à l'âge de 6 mois
  • Jean Henry, né le 13 juillet 1872, marié
  • Jean Louis, né le 7 septembre 1874 et mort à l'âge de 18 jours 
  • Rosine Marie Magdeleine (ci-dessus)
  • Julien, né le 04 août 1878 et mort à l'âge d'1 mois
  • Louis Ulysse, né le 11 août 1880, marié
  • Marie Lucie, née le 14 août 1886, mariée
  • Edouard Adrien Louis, né le 12 octobre 1888
  • Anselme Gabriel, né le 14 janvier 1893
Son frère, Louis Ulysse MONTEILLET

Marie MONTEILLET dite Mère Anselme, devint religieuse de la congrégation de Sainte-Marthe, et sera ensuite mère supérieure de l'orphelinat Saint-Yves à Romans-sur-Isère (Drôme).

En 1943, en pleine seconde guerre mondiale, Mère Anselme reçoit un appel de Mme Rosa ESKENAZI (née MECHOULAM), domiciliée à Marseille (Bouches-du-Rhône), lui demandant d'accueillir dans son orphelinat trois de ses filles : Jeanne, 15 ans, Germaine, 12 ans et Liliane, 7 ans.
En effet, cette famille est juive et le père ainsi que les deux filles ainées viennent de se faire arrêter quelques semaines plus tôt, en mars 1943, pour être déportés à Sobibor (Pologne).
Ils n'en reviendront jamais ...  

La mère supérieur accepta d'aider cette femme, et les trois filles arrivèrent à l'Orphelinat en juillet 1943, et furent enregistrées sous un autre nom de famille : ERARD.
Jeanne, Germaine et Liliane resteront à l'orphelinat jusqu'à la Libération, avant d'être placées dans une maison d'enfants gérées par les religieuses de l'Orphelinat Saint-Yves.
Leur mère, Rosa, sera arrêtée en 1944, internée au camp des milles (Aix-en-Provence) puis déportée à Auschwitz le 07 mars 1944.

Plus tard, d'autres filles juives furent accueillies et protégées dans l'Orphelinat géré par Mère Anselme, où elles étaient traitées, parait-il, avec respect et affection.
Comme les autres enfants, elles participaient aux prières mais jamais les religieuses n'essayèrent de les convertir au Catholicisme. 

Mère Anselme s'endormie dans l'Espérance de la Résurrection le samedi 27 mars 1965 à Beaurepaire (Isère) à l'âge de 89 ans.
Mais son histoire ne se termine pas là ...

Le 30 novembre 2009, soit 44 ans après sa mort, l'Institut Yad Vashem Jérusalem, lui décerne le titre de "Juste parmi les Nations", pour avoir mis sa vie en danger pour sauver des juifs.
Actuellement, c'est la plus haute distinction honorifique délivrée par l'Etat d'Israël à des civils.


Voir son arbre généalogique : Cliquez ici
Sources : 
- Archives départementales de la Drôme ( vous trouverez les liens vers les sources précises sur l'arbre généalogique)
- Le site AJPN : Cliquez ici